L’esquisse de la nouvelle  « diplomatie économique » souhaitée par le ministre des Affaires étrangères se précise. Le 27 août, le quai d’Orsay rendait publique la nomination par Laurent Fabius, de Martine Aubry pour une mission sur la Chine, alors qu’échouait à Jean-Pierre Raffarin une mission sur l’Algérie et à l'ex-patron de Renault, une fonction diplomatique sur le Japon. Des nominations qui ne sont pas aussi étonnantes car déjà  annoncées dès la semaine dernière lorsque Laurent Fabius avait déclaré vouloir désigner des personnalités de stature internationale  pour accompagner la diplomatie française auprès de pays choisis. Et ce, afin de dynamiser les relations économiques et commerciales. D’ailleurs le 27 aout, le premier ministre avait lui-même placé la XXe conférence des ambassadeurs sous le signe de cette nouvelle diplomatie en déclarant devant un parterre de 200 ambassadeurs : « C'est dans le cadre d'une mondialisation mieux maîtrisée que nous devons nous mobiliser très fortement en faveur de nos intérêts économiques à l'étranger ».

Via cette nomination, Martine Aubry officialise en quelque sorte sa nouvelle vie et marque la fin de la chronique d’un départ annoncé qu’elle écrit depuis quelques semaines déjà à la tête du PS. Interrogé par l'AFP, l'entourage de Mme Aubry a confirmé que la patronne du PS avait accepté « cette mission, proposée dès juin ». « Elle connaît très bien la Chine, elle connaît bien l'entreprise, les grands industriels, elle considère que c'est une mission très importante », a-t-on indiqué dans son entourage. Quand à la nomination de Jean Pierre Raffarin, ne constitue-t-elle pas de la part de la majorité présidentielle, une tentation d’ouverture vers des terres plus à droite ?

Véronique Pierron